« Les personnes handicapées dérangent et en même temps fascinent ! » Alexandre Jollien, Philosophe

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« Les personnes handicapées dérangent et en même temps  fascinent ! » Alexandre Jollien, Philosophe

« Les personnes handicapées dérangent et en même temps fascinent ! » explique Alexandre Jollien, philosophe – « Etrangeté des gestes, lenteur des paroles, démarche qui dérange”, mots par lesquels il aime se présenter. Ces propos témoignent du combat pour l’altérité et la différence. Ils nous disent combien le regard sur les personnes porteuses d’un handicap, d’une déficience, est souvent oppressant pour ceux et celle qui le vivent.

Il est fréquent que le regard des autres se posant sur la personne handicapée, fera inévitablement remarquer que son comportement se démarque de la norme : un fauteuil roulant, une canne blanche, un appareillage médical, une déficience mentale ou une démarche inhabituelle etc …, attireront l’attention… et c’est bien normal. L’être humain est ainsi fait qu’il prête instinctivement attention à ce qui, de prime abord, n’est pas dans la norme. Dans les situations où le handicap n’est pas immédiatement visible, il arrive aussi que le jugement des autres soit hâtif : l’enfant qui pique une colère dans le grand magasin pourra être perçu à tort comme un enfant sans éducation ; de même, l’enfant de six ans en poussette pourra être pris pour un enfant gâté et paresseux etc.

Que faire alors ? Ne plus sortir et rester cloîtré chez soi ? Nombre de parents et de personnes en situation de handicap ont appris à ne plus faire attention au regard des autres. Sortir et se mêler à la vie est sans nul doute le meilleur moyen de changer les mentalités et que tout un chacun puisse s’habituer à vivre ensemble. Accepter d’être regardé passe alors par des mots qui changent la donne en façonnant et en construisant un regard différent et constructif avec le temps. C’est ce qu’ont exprimé des élèves de 6è et de 5è aux jeunes de l’association TCAP 21 (dont les établissements Saint Elisabeth sont partenaires depuis plusieurs années) porteurs de trisomie 21 ou d’autres handicaps mentaux et cognitifs, en leur adressant cette année des cartes de vœux dont le sens rejoint ce que les familles de l’association espèrent : le handicap peut ouvrir aux autres personnes, aider à mieux les comprendre et à vivre ensemble. Tel est ce que ces cartes de vœux expriment.

Hervé DEBAILLEUL, APS de l’Ensemble Scolaire Sainte Elisabeth